Tousles termes de ma recherche; N’importe quel terme de ma recherche; Rechercher les résultats dans Titres et corps des contenus; Titres des contenus uniquement; Accueil; Toute l’activité ; Accueil ; scorpion-rouge35 ; scorpion-rouge35 Members. Afficher le profil Afficher son activité. Compteur de contenus 3 018 Inscription le 21 juillet 2006; Dernière visite le 23

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Lesarchives par sujet : capitaines Pirates : Le Destin d’Evan Kingsley est le parcours initiatique d’un jeune homme qui part à la découverte de lui-même. Ce spectacle[] manifestations culturelles autour de Marseille événements dans le département Bouches-du-Rhône CAPITAINE FEE. Pour enfants METZ 57000 Du 03/12/2022 à 15:00 au 04/12/2022 à 15:00
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Lenavire revenait des Seychelles, sans passagers à bord, et se dirigeait vers la Méditerranée, quand il a été attaqué. Des pirates ont pris d'assaut vendredi un grand voilier de luxe français, le Ponant, au large de la Somalie, et retiennent à bord les 30 membres d'équipage "majoritairement Français" et "probablement aussi des personnes de nationalité ukrainienne". Photo archives AFP La Somme, le navire de commandement des forces militaires françaises. Des pirates somaliens ont attaqué par méprise dans la nuit de mardi à mercredi au large des côtes de la Somalie le navire de commandement des forces militaires françaises dans l'océan Indien, qui a fait prisonnier cinq assaillants. Mis à jour le 7 oct. 2009 Le Bâtiment de commandement et de ravitaillement BCR La Somme a été pris à parti par des pirates vers 1H00 locale à 250 milles nautiques 460 kilomètres au large des côtes somaliennes», a annoncé l'état-major des armées à Paris. L'incident a eu lieu alors que La Somme faisait route vers des frégates de l'opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante pour les ravitailler». Selon l'état-major français, les pirates, qui, trompés par l'obscurité, ont pris le bâtiment français pour un navire de commerce, étaient à bord de deux embarcations et ont ouvert le feu à la Kalachnikov». La Somme a alors pris en chasse l'une des deux embarcations qui s'est immobilisée après une heure de poursuite, l'autre parvenant à prendre la fuite». À bord, les militaires français ont trouvé cinq hommes mais ni armes, ni eau, ni même nourriture, les assaillants ayant tout jeté par-dessus bord». Il n'y a pas de blessé, ni côté français ni côté somalien» et les cinq assaillants présumés étaient encore retenus» mercredi à la mi-journée à bord de La Somme, toujours selon l'état-major. Une source occidentale naviguant dans la zone a confirmé ces informations, faisant cependant état d'échanges de tirs» entre le navire français et les embarcations des pirates. Un des esquifs a réussi à s'échapper à la faveur de la nuit et du fait que La Somme était occupé avec le premier bateau pirate». Malgré l'arrivée d'autres bâtiments, ils n'ont pas encore réussi à trouver le deuxième», a expliqué cette même source, précisant que d'autres vaisseaux de guerre dans la zone étaient déjà occupés à retrouver les pirates qui ont attaqué dimanche un cargo à 100 milles nautiques au nord de l'île Denis archipel des Seychelles». La Somme, un imposant pétrolier-ravitailleur de 160 mètres de long, accueille actuellement à son bord l'état-major de l'amiral commandant les forces navales françaises, mais aussi terrestres et aériennes, de l'océan Indien Alindien. Cet état-major participe ainsi à la Task Force 150», volet naval de l'opération américaine Enduring Freedom» de lutte contre le terrorisme déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001. Il a également commandé les opérations conduites pour libérer des équipages de navires français pris en otages par des pirates somaliens, comme celui du voilier Le Ponant en avril 2008. Il ne s'agit pas de la première attaque visant un bâtiment militaire français. Début mai une frégate de la marine nationale avait déjà été prise pour cible, par méprise, par des pirates somaliens. Plusieurs d'entre eux avaient également été faits prisonniers. Cet incident illustre la reprise des actes de piraterie au large des côtes somaliennes depuis la fin de la mousson et le retour à une mer calme. Il fait suite à la capture vendredi d'un thonier espagnol, l'Alakrana, avec 36 marins à son bord. Les pirates somaliens détiennent actuellement 4 navires étrangers et 134 marins, selon l'ONG environnementaliste Ecoterra International, qui suit les questions de piraterie dans le Golfe d'Aden et l'océan Indien. Fin avril, au plus fort de leurs attaques, les pirates retenaient jusqu'à une vingtaine de bateaux. Toujours selon Ecoterra, 172 navires ont été pris d'assaut depuis début 2009 -dont 49 ont été capturés-, avec au moins neuf attaques par erreur sur des navires de guerre en patrouille. Ledétournement d’un cargo transportant des armes au large des côtes somaliennes a pris une tournure dramatique vendredi, quand les pirates retenant le
International Les sept hommes soupçonnés du meurtre d'un Français vont être placés en garde à vue à leur arrivée dans la capitale. Des forces militaires espagnoles sont parvenues à libérer l'épouse du couple lors de l'assaut du catamaran, mais le mari a été tué par les pirates. © Reuters/Ho New Sept pirates présumés, arrêtés par la marine espagnole, ont été renvoyés mercredi en France, où ils vont devoir répondre aux questions de la justice sur l'attaque, la semaine dernière, du catamaran d'un couple varois, dont le mari est mort. Le transfèrement "est en cours" et ils seront placés en garde à leur arrivée, a précisé une source judiciaire. Le couple de Français, Christian et Éveline Colombo, originaires du Var, était parti faire un tour du monde à bord de son voilier, un catamaran baptisé Tribal Kat, porté disparu le 8 septembre au large du Yémen après avoir lancé un message de détresse. Le Quai d'Orsay avait révélé le lendemain que le voilier avait été retrouvé, vide, au large du Yémen par un navire allemand participant à la force Atalante, chargée de la sécurité du trafic dans l'océan Indien. Selon les premiers témoignages, Christian Colombo, 55 ans, a été tué par les premiers tirs lorsque les pirates approchaient du bateau. Il avait auparavant réussi à passer un message d'appel au secours. Son corps, jeté par-dessus bord lors de l'assaut de son bateau par les pirates, n'a pas encore été retrouvé. Repérée par hélicoptère Éveline Colombo a été récupérée saine et sauve, deux jours plus tard, lors d'une opération militaire contre les pirates présumés menée par un navire espagnol de la force Atalante. Le navire, le Galicia, a intercepté une petite embarcation sur laquelle se trouvait la Française qui avait été repérée par un hélicoptère de la frégate française Surcouf. Sept pirates présumés ont été arrêtés par la marine espagnole lors de cette intervention qui a donné lieu à des échanges de tirs. Le président de la République Nicolas Sarkozy a aussitôt remercié le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero pour "l'action décisive des forces espagnoles" dans la libération d'Éveline Colombo. Rentrée en France en début de semaine, la navigatrice rescapée a été entendue par les services de renseignements avant de partir se reposer chez une de ses filles, dans l'est du pays. Selon des sources concordantes, des traces de sang et d'impacts de balles auraient été retrouvées dans le Tribal Kat. Le grand catamaran a été remorqué vers Djibouti pour y être examiné. Déjà 15 pirates en France Sur le plan judiciaire, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, conduite par la juridiction interrégionale spécialisée Jirs, chargée de la lutte contre la criminalité organisée. Au moment de sa disparition, le Tribal Kat naviguait dans des eaux connues depuis plusieurs années pour le grand nombre d'actes de piraterie qui y sont commis, principalement par des Somaliens. À ce jour, quinze pirates somaliens, soupçonnés d'avoir participé aux prises d'otages des navires français Le Ponant et Carré d'As en 2008, Le Tanit en 2010 ont été mis à la disposition de la justice française et sont détenus dans des prisons en France. Six d'entre eux, dont un mineur, doivent comparaître en novembre devant la cour d'assises de Paris pour la prise en otage d'un couple de Français à bord du Carré d'As, en septembre 2008, au large de la Somalie. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Meurtre d'un skipper français les pirates en route pour Paris 9 Commentaires
Lhydrolienne Sabella D10, seule hydrolienne française raccordée au réseau, a été prise d'assaut par des pirates un peu particulier en octobre dernier selon nos confrère de France 3. Car loin d'être des pirates à l'anciennes, avec grappins et sabres,
Quelle que soit la langue dans laquelle Adam [tous les prénoms de ce récit ont été modifiés, ndlr] s’exprime, son débit est lent, persuasif. Son métier est d’obtenir la libération d’otages contre la plus petite rançon possible, mais d’abord d’obtenir leur libération, vivants, entiers. Ils ne sont qu’une poignée dans le monde, presque tous anglo-saxons, et ils se connaissent bien. Des hommes, la plupart anciens des forces spéciales. Ils s’invitent aux mariages de leurs enfants. S’entraident, bien sûr. La suite après la publicité Adam est l’un d’entre eux. Aucun pays n’est épargné par les enlèvements crapuleux, terroristes, ou les deux à la fois. Trois ou quatre sociétés dans le monde se partagent ce marché en pleine expansion. Elles sont mandatées par les assurances ou les entreprises, parfois par des gouvernements, des familles ou des ONG. Les affaires perdues » sont les dossiers les plus dangereux Adam a accepté plusieurs fois de s’occuper d’affaires perdues », où les otages étaient retenus captifs depuis des années, faute d’argent pour payer leur libération. Ce sont les dossiers les plus dangereux, sans logistique, sans argent, avec une sécurité opérationnelle minimale, et pour toute réponse des pouvoirs publics une porte d’ambassade solidement fermée ». La première mission du consultant est d’installer ce qu’Adam appelle un golden bridge », un canal fiable de communication, puis une relation de confiance avec le communicant » d’en face. La suite après la publicité Celui-ci peut être la pire des ordures, il n’en est pas moins le partenaire avec lequel il faudra avancer. Il a eu un père et une mère, des enfants souvent, il est fait comme toi et moi, tu dois avoir ça en tête », rappelle Adam. Adam a une quarantaine d’année. Il est venu au monde sans famille, n’a pas fait ses classes dans une grande école, parle du sentiment d’abandon que ressentent certains otages au fil du temps Ils finissent par croire qu’on ne les aime plus, et cessent de lutter pour leur survie. » Jusqu’à présent, ses » otages sont tous rentrés vivants à la maison. Blandine Grosjean ? Jour 1 Quelque part en Europe, l’hiver. Je suis en stand-by. J’ai reçu ce vendredi matin un coup de fil du directeur des opérations qui m’annonce une nouvelle alerte sur un bateau au large de la Somalie, dans le golfe d’Aden. Stand-by, cela signifie prépare tes outils et embrasse ta femme ». La suite après la publicitéUn village de la côte somalienne photographié depuis un hélicoptère de la marine danoise Charles-Henry Frizon. Cette fois, il s’agit d’un navire transportant 27 000 tonnes de produits chimiques toxiques, le Five Stars » [le nom a été changé, ndlr]. Il est assuré à hauteur de 24 millions de dollars. Je suis déployé avec Mike – un bon coéquipier, casanier, réglo, qui, si tout va très bien, s’offre une de ces bières sans alcool avant le dîner. La confirmation tombe à midi, avec les billets d’avion, la réservation d’hôtel et les documents qui serviront à ma couverture. Je passe par Séoul pour régler quelques soucis liés à cette couverture, justement. Mon coéquipier, lui, voyagera directement des Etats-Unis. ? Jour 2 Dans l’avion. Je prends connaissance du rapport. En résumé. La mer était calme, le ciel clair. L’officier en second a vu un skiff une embarcation en bois approcher à vive allure. Sept hommes à bord, armés de lance-roquettes. En vingt minutes, ils ont pris le contrôle du Five Stars ». L’équipage compte 23 hommes... et une femme, l’épouse du cuisinier, qui n’aurait pas dû se trouver suite après la publicité Je dois faire libérer 24 otages, sains et saufs. La partie est serrée. A l’heure où je commence cette mission, 28 navires et plus de 500 personnes sont détenus dans le golfe d’Aden par des pirates. Les demandes de rançon explosent, des prisonniers sont désormais torturés ou emmenés sur terre. Les islamistes se mêlent au business. Les autorités militaires étrangères souhaiteraient que les bateaux soient armés. Les armateurs sont contre. Ils estiment que l’armement ne mettra pas fin au problème et provoquera une escalade de la violence. C’est sur terre, en Somalie que ce fléau doit se régler. C’est là, très probablement, que se trouvent mes véritables interlocuteurs. ? Jour 4 Un port du sous-continent indien. J’arrive à D., où l’armateur a ses bureaux. Je prends contact discrètement avec lui. Il s’appelle Zaïb et possède cinq cargos. C’est un bon musulman, millionnaire, qui envoie ses enfants étudier aux Etats-Unis. La suite après la publicité Mon premier souci, c’est de l’aider à se représenter ce qui se passe à bord il doit savoir que les hommes qu’il emploie vont vite se déshumaniser, trouver un bouc émissaire, se faire dessus de peur. Qu’il y aura des simulations d’exécution. Il ne devra pas se laisser surprendre par les sautes d’humeur des pirates, qui seront vite obsédés par leur livraison de khat, la drogue locale, sans laquelle ils deviennent fous. Pendant toute la durée de ma mission, Zaïb sera l’une des deux seules personnes à savoir qui je suis et ce que je fais l’autre est le communicant » que nous devons choisir ensemble. L’armateur est censé négocier seul car la loi de son pays interdit le versement de rançons. Ma présence, si elle était dévoilée, serait perçue comme une ingérence étrangère » et attiserait les tensions politiques et religieuses. La suite après la publicité Cela ferait aussi monter les enchères en confirmant l’existence d’une assurance et pousserait les ravisseurs à durcir les revendications. Personnellement, si je suis identifié, je cours un grand risque. Choisir un décideur, un communicant et un greffier Mon premier travail sur place est de mettre en place la cellule de crise. C’est toujours le même schéma un décideur, un communicant et un greffier. Le décideur, c’est Zaïb, l’armateur. Le communicant est celui qui sera en contact avec les ravisseurs, appliquera mes consignes, récitera les messages que je rédigerai. Le greffier gardera la trace des décisions et des échanges. Face à des pirates fantasques, nous devons être parfaitement cohérents. Qui, parmi le staff, a le charisme, l’anglais et la finesse nécessaire pour être notre communicant ? Salah, manager général, la bonne quarantaine, est de toute évidence la personnalité dominante de l’équipe. La suite après la publicité Un bazar indescriptible règne dans cette entreprise. Tout le monde déboule sans prévenir les familles des marins retenus en otage, les journalistes, les officiels. Ça s’interpelle, ça téléphone... Impossible de travailler plus de trois minutes sans être dérangé. Les bureaux sont envahis de paperasse le tout-numérique n’est pas arrivé jusqu’ici. Je note que ce sont surtout les femmes, majoritaires, qui s’activent. Je fais dégager deux pièces. L’une, opérationnelle, avec des téléphones réservés aux négociations. L’autre, intime, pour mettre nos cerveaux en commun, prendre les décisions importantes ? Jour 7 Dans le bureau de l’armateur. La routine de cette mission s’est mise en place. Notre stratégie est fixée, nos tactiques définies, nous sommes enfin clairs et acceptons le risque de ne pas accorder aux pirates ce qu’ils demandent. La suite après la publicité J’arrive le matin à 7 heures. Le siège de l’entreprise est en pleine ville, au milieu d’un immense chantier naval, sale, humide, huileux, qui génère un argent incroyable. Zaïb, le patron, a fait construire un immeuble aux vitres fumées. On voit qu’il a réussi. Premier contact téléphonique avec les ravisseurs. Face à Salah, je suis l’échange, écouteurs sur les oreilles, prêt à lui donner mes instructions par gestes. Toutes les conversations sont enregistrées. Nino est le négociateur des pirates. C’est sous ce pseudo que nous allons avoir affaire à lui dans les trois prochains mois. Il est connu pour avoir déjà fait » le Silver Breeze », le Best Trophy », le Seagull ». Il appelle depuis le Five Stars » sur un téléphone satellite. Le contact avec les pirates a une voix doucereuse, servile Le premier choc, pour moi, c’est la différence entre sa voix doucereuse, servile, et les mots qu’il dit. Il se présente comme un humanitaire œuvrant bénévolement à la libération des pauvres otages, mais je sais ce qu’il est. La suite après la publicité Je vais devoir jouer sur la faille de l’homme sa difficulté à assumer le boulot de criminel. Il répète It’s a terrible situation, my friend. » C’est une situation terrible, mon ami. » Si demain il doit nous annoncer l’exécution d’un marin, il le fera en pleurant. Lors de ce premier échange, il fait mine de prendre Salah sous son aile. Il va tout lui expliquer, ça se passera bien s’il ne cherche pas à faire l’idiot. La demande est de 12 millions de dollars. Le capitaine est en ligne Si vous ne payez pas vite les 12 millions, nous allons tous mourir, tous. » Il ajoute qu’il n’y a bientôt plus d’eau ni de fioul. Zaïb m’avait prévenu Le capitaine est un bon professionnel, mais il n’a pas grand-chose dans le ventre. » Salah conseille au capitaine de s’en remettre au coran. Il demande à parler avec la femme du cuisinier pour s’assurer qu’elle est traitée avec respect. Elle répond par l’affirmative. ? Jour 8 Salah appelle Nino. Il suit le message rédigé la veille dans ma chambre d’hôtel, qu’il a validé et répété Le “Five Stars” est le seul et vieux bateau d’une très pauvre compagnie... » Nino le coupe La suite après la publicité Les pirates, ils n’en ont rien à foutre des musulmans, ils s’en foutent aussi des chrétiens, ils s’en foutent de tout, sauf de l’argent. Tu dois comprendre ça. Ne perds pas ton temps à parler de religion. Parle fric. » Salah répond que si les pirates ne font pas une demande raisonnable on y sera encore dans deux ans. Le Nino poli, presque humble du début, devient furieux C’est quoi cette négo ? C’est n’importe quoi. » Et il raccroche. ? Jour 9 Mike mon coéquipier s’est renseigné au sujet de Nino. Pour son dernier bateau, la demande initiale était de 9 millions de dollars et le versement final, de 6,25 millions. Nino a une réputation à défendre auprès des pirates. L’armateur perd chaque jour des dizaines de milliers de dollars à cause de l’immobilisation de son navire. Il doit en outre supporter les pressions politiques, l’angoisse des familles, et chaque heure qui passe multiplie les risques d’un drame mort d’un membre de l’équipage, donc procès. Son intérêt serait de donner tout de suite aux pirates ce qu’ils veulent. Puisque l’assurance paiera. Heureusement, sa détestation des pirates lui sert pour le moment d’épine dorsale et porte plus que mes arguments. La suite après la publicité S’il paie sans négocier, les pirates demanderont illico le double Je lui explique que s’il paie sans négocier les pirates demanderont illico le double. Les prix grimperont sur le marché » de la rançon elle a doublé entre 2009 et 2010, de nouvelles vocations de pirates vont naître, les primes d’assurance, qui ont déjà quadruplé en 2009, vont exploser. J’aime bien Zaïb, l’armateur. Il ne vient pas de la grande bourgeoisie, c’est une personne simple, plus sincère que Salah. Il a les mains larges, grasses, il est bedonnant et porte une énorme montre en or et une tout aussi énorme bague en or. Il sait écouter. J’admire sa résistance aux pressions et sa manière de ne pas se compliquer la vie avec les soucis. Quand il décide d’aller prier, ou manger, il prie, et il mange. ? Jour 10 Nino à Salah Tu attends quoi ? Qu’on baisse le prix ? OK, je te rappelle dans six mois... » Quelques heures plus tard, Nino rappelle et lâche au détour d’une phrase Si le patron fait une offre de 5 millions... » Salah Dois-je comprendre que la nouvelle demande est de 5 millions ? » La suite après la publicité Non ! », crie Nino. Ne t’avise pas de déformer mes mots. » Et il raccroche. La règle est de ne surtout pas faire d’offre en premier. Chaque mot prononcé compte. Je répète comme un mantra à Salah qu’une proposition n’écourtera pas la détention de ses collègues, au contraire. Salah a très peur d’un procès des familles des marins. C’est un bel homme, selon les critères locaux, habillé avec élégance. Il respecte mes valeurs anglo-saxonnes, mais me tient à distance parce que je suis blanc. Il a des yeux de renard. Nino reprend le téléphone, il a bu ou est défoncé Plus tard, Nino rappelle. Il a fait monter la femme du cuisinier. Elle parle au téléphone. Elle dit à Salah qu’elle se sent malade, qu’elle n’arrive plus à se nourrir ni à dormir entourée de ces hommes qui la regardent et lui font peur. Salah la sent vraiment au bord de l’effondrement. Nino reprend le téléphone, il a bu ou est défoncé. Il fait des commentaires sur le physique de la femme du cuisinier. Sa voix, plus que ses mots, inquiète Salah. Je lui fais signe de rester calme, d’écouter, de laisser Nino lancer son jeu sans y répondre. La suite après la publicité Salah ne me voit pas. Je m’approche tout près de lui, lentement. Là il me regarde, il se calme, respire, se ralentit. Il réalise à quel point il est en sueur, et sa sueur pue. Il laisse parler Nino et se tait. C’est bien. ? Jour 11 Sur le Five Stars », au large de la Somalie. Aucune nouvelle des pirates. Après la libération, j’ai pu reconstituer comment les choses s’étaient passées sur le bateau en débriefant les otages. L’équipage a été regroupé sur le pont et dort à même le plancher. Ils n’ont le droit de se lever que pour aller manger et se rendre aux toilettes. Un jeune sous-officier particulièrement pieux prie. Durant la détention, plusieurs otages vont prier cinq fois par jour. Ils prient sur leurs genoux. Les pirates installent une télévision pour regarder des films porno. Parmi les otages, la ferveur des croyants s’intensifie... mais pour certains, les films porno à haute dose auront raison de leur suite après la publicité Sur le navire, il y a en permanence 30 Somaliens, divisés en trois groupes, qui s’invectivent, se battent, mais partagent tout, nourriture, drogue, couchage. Sur le bateau, des pirates, des gardes et des suppléants Les pirates proprement dits ne sont que 12. Ils viennent d’un clan de Boosaaso, un petit port proche du cap Guardafui, la Corne de l’Afrique. Ils ont le statut de pirates car ce sont eux qui naviguent dans le golfe d’Aden, sur les skiffs de pêcheurs, attaquent les bateaux et courent le plus de risque de se retrouver face aux flottes armées étrangères, qui patrouillent en permanence dans la zone. Les gardes, au nombre de 14, travaillent à leur solde. Enfin, il y a les suppléants, qui peuvent venir de clans rivaux, dont il faut se méfier ils travaillent par contrats et apportent le ravitaillement en diesel – nourriture, eau, cigarettes et surtout khat. ? Jour 12 Les différents téléphones de Nino sont coupés ou sur messagerie depuis deux jours. En fait, Nino est très occupé. Il gère simultanément les négociations de rançon de trois autres navires sur les huit immobilisés dans cette partie des côtes somaliennes. La suite après la publicité Nino ne quitte jamais son colt, ni son pantalon militaire, ni ses trois téléphones portables. Il est âgé de 45-50 ans, serait le plus jeune des 14 frères d’une famille de 21 enfants. Le capitaine le décrit comme un grossier personnage, pour qui la civilité n’est qu’une tactique, rien d’autre. Il se fait passer pour un homme cultivé, proche du monde européen ; en fait il est plus proche de Dubai que de Londres, plus alcool livré avec un minifrigidaire » que Shakespeare on the rocks ». Il aurait travaillé au Yémen. Je sais qu’il est associé à une organisation et ne travaille pas en libéral ». Peut-être parce qu’il se drogue ou qu’il boit, à partir de 14 heures il n’y a plus moyen d’échanger deux mots avec lui. Les tactiques de Nino sont assez basiques. Il n’a pas les moyens d’élaborer une stratégie complexe à notre égard. Il va bientôt se faire bouffer par plus malin que suite après la publicité ? Jour 15 Le chef des pirates, le big boss », celui qui fait la loi à bord du Five Stars », se fait appeler Akim. Nino prétend qu’il refuse toute baisse. Il veut 12 millions, sinon il tuera des otages. Ce Somalien est à la tête d’un groupe qui a hijacké » une bonne dizaine de bateaux. Il est balafré, imprévisible, dur. Il terrifie l’équipage. Akim aurait été séparé de ses parents à 5 ans, vendu à un groupe de pêcheurs nomades. Aujourd’hui âgé d’une trentaine d’années, Akim n’a jamais revu sa famille. Il aurait été capturé plusieurs fois par des patrouilles internationales, et relâché à chaque fois. L’équipage raconte qu’une fois la nuit tombée, il devient fou et fait n’importe quoi. ? Jour 16 Dans les bureaux de Zaïb. Les familles font part d’appels désespérés en provenance du bateau. Les otages parlent beaucoup du manque d’eau et des humiliations pour aller aux toilettes. Beaucoup sont déprimés, n’ont plus envie de vivre. La suite après la publicité Les maladies des uns et des autres diabète, arthrose sont une grande source de préoccupation. Salah pense qu’il faut donner aux pirates ce qu’ils demandent. Aujourd’hui, il a réussi à fâcher Nino en demandant une nouvelle fois si les pirates demandaient 5 millions. Tu me prends pour un crétin ? » Salah Non tu es très expérimenté et intelligent. C’est moi qui suis complètement stupide. » Pour Salah, je ne m’intéresse qu’à un montant de la rançon Salah me reproche mon cynisme, pense que je ne m’intéresse qu’au montant de la rançon. Je ne peux pas lui dire, mais, contrairement à lui, je sais ce que c’est qu’être victime. J’ai mis longtemps à réaliser, à accepter aussi, que j’avais été sauvé. Après, j’ai reçu de l’amour. C’est sans doute pour ça que je fais ce boulot. J’ai ces outils-là d’empathie, mais surtout de contrôle des émotions. J’ai appris. Autre appel. Nino semble totalement défoncé. Il s’endort en plein milieu d’une phrase. Puis annonce que la rançon s’élève désormais à 11 millions, et que si la compagnie ne paie pas ils tueront un membre d’équipage tous les suite après la publicité Je fais le geste de bouche cousue à Salah, il raccroche sans répondre. Je suis satisfait les menaces indiquent que les pirates veulent avancer dans les tractations. ? Jour 17 Sur le Five Stars ». Ce soir, à bord du navire, les gardes annoncent qu’un membre de l’équipage va être exécuté dans une heure. L’exécution est simulée. L’otage, à genoux, les yeux bandés, au bout du pont, croit sa dernière heure arrivée. Cinq minutes avant de le tuer, on lui donne un téléphone portable pour appeler sa famille. Puis les choses se calment. Les marins souffrent surtout du manque d’hygiène ils n’ont pas le droit de se changer, l’eau est rationnée et, d’après eux, les pirates et les gardiens sont affreusement sales. La suite après la publicitéEn novembre 2009, l’Ortube Berria, sous pavillon espagnol, est attaqué au lance-roquettes par des pirates somaliens alors qu’il se trouve entre les Seychelles et Madagascar. Un commando de l’Otan est alors intervenu pour prendre en chasse les skiffs des pirates et capturer en pleine nuit ces... Les pirates vivent la nuit. Ils se lèvent aux alentours de 17 heures et passent le plus clair de leur temps à nettoyer leurs armes, à s’entraîner au tir. Ils expliquent à l’équipage que chaque munition coûte 1 dollar en Somalie et ajoutent Chaque vie ne vaut pas plus que le prix d’une munition. » Quand ils sont réveillés et n’astiquent pas leurs armes, les Somaliens mâchent du khat, écoutent de petits transistors, téléphonent, se disputent et se battent entre eux. Un seul fait ses prières. ? Jour 25 Dans les bureaux de Zaïb. L’armateur a une bonne nouvelle à m’annoncer. Il connaît un imam très religieux qui se trouve actuellement en Somalie et peut entrer en contact avec les pirates, les convaincre de relâcher leurs frères musulmans avec le navire.La suite après la publicité Cet imam peut voler la nuit comme un oiseau le propriétaire en a été témoin, il a d’ailleurs déjà approché le Five Stars » en faisant un vol de repérage ; les pirates lui ont tiré dessus il a encore la trace de la balle sur son turban. Je réussis à le dissuader de mêler l’imam à nos affaires, mais un autre danger se profile un ministre s’est mis en tête d’envoyer une équipe de négociateurs en Somalie. ? Jour 26 Je rentre à la maison pour trois semaines de repos. Mike a pris le relais, mais nous sommes en contact quotidien. En dehors de lui, ai-je seulement envie de parler de ce que je vis ? Au fond, oui, à ceux que j’aime. J’ai même essayé. Mais à force d’être pris pour une espèce de James Bond ou pour un type louche, voire inquiétant, je crois que je me suis résigné à me taire. La suite après la publicité Chaque fois, le retour est pour moi une épreuve, et une douceur. Le luxe, la vie facile et la sécurité. On peut se croire immortel tellement la vie semble immobile en Occident. ? Jour 45 Dans les bureaux de l’armateur. Quand je retrouve le port de D., ses odeurs de graisse, de rouille et de poisson pourri, la tension est forte. Les familles des otages menacent de se mettre en grève de la faim dans le hall de la compagnie. Cela fait un mois et demi que l’équipage dort sur le pont. Les pirates laissent parfois un marin appeler chez lui. Les familles rapportent immédiatement le contenu des conversations à Salah. Un de ses compatriotes, marin sur un navire qui vient d’être libéré, lui a avoué qu’ils avaient été enchaînés et torturés. Ces faits commencent à être révélés au public. La suite après la publicité Salah ne cherche pas à cacher qu’il est mécontent de me voir revenir. Je ne le prends pas contre moi. Il me demande C’est parce que nous sommes musulmans que les vies de nos marins valent moins cher ? » S’ils mettent la main sur un marin occidental, c’est la fête Je sais qu’il n’a pas complètement tort. Les pirates ont raconté à l’équipage que quand ils mettent la main sur un marin occidental, c’est la fête. En fait, je sens qu’à travers ses questions et ses arguments Salah tente de s’installer dans la position de pilote », de prendre les commandes des opérations. Je réponds avec patience, je lui explique chaque raisonnement. A ce stade je ne veux pas changer de communicant et espère aller au bout avec lui. C’est assez clair un jour, il tentera de mettre son patron dehors pour prendre sa place. ? Jour 60 Quatre jours sans nouvelles de Nino. Le patron du Five Stars » pense qu’il est peut-être parti pêcher. On apprend dans la journée que l’armée sud-coréenne a libéré un navire en tuant les pirates. La suite après la publicité Le 21 janvier 2011, la marine sud-coréenne prend d’assaut le chimiquier Samho Jewelry, capturé cinq jours plus tôt par des pirates somaliensSouth Korean Navy. La nouvelle va terroriser les familles, qui craignent plus que tout un carnage lors d’une de ces opérations de sauvetage, mais elle ravit Zaïb, qui hait les pirates et plaisante Ah, Nino doit être à l’enterrement... » Selon des appels reçus par les familles, la situation se dégraderait pour l’équipage plus d’eau, plus de fioul, risque de black-out. Zaïb demande à me voir seul J’apprécie votre travail, votre expérience. Vous avez raison, il faut que la rançon soit la plus basse possible, peu importe si cela prend dix jours, vingt jours. Je vais vous dire franchement, je n’aime pas l’équipage, je m’en fiche de lui. Ce sont des hommes qui sont là pour six mois, et après ils disparaissent. Ils ne sont pas loyaux. » ? Jour 80 Trois semaines ont encore passé, sans beaucoup de progrès. Zaïb veut en finir, il est prêt à sortir 4 millions. Les coûts d’immobilisation de son bateau grimpent désormais à 27 000 dollars par jour, les pressions politiques et religieuses deviennent intenables. La suite après la publicité Les familles sollicitent les imams, font des démarches, donnent des interviews à la presse locale. Le gouvernement, accusé de ne rien faire, pousse l’armateur à agir. ? Jour 82 Je suggère d’instaurer quelques jours de silence pour reprendre le dessus sur Nino. Le patron est au bout du rouleau. Il est OK une fois encore avec moi, mais à condition que tout soit fini dans quatre semaines. La compagnie d’assurance vient de donner son accord pour retirer l’argent de la rançon. Le versement de rançon est illégal dans ce pays, impossible donc de transférer l’argent hors du pays. ? Jour 108 L’armateur veut en finir là, tout de suite. Nino le sent. Il demande une rallonge pour le diesel, pour le traitement spécial de la femme du cuisinier, pour n’importe quoi. Là, Salah se fâche. Il s’agit de la vie de ses amis, pas de casseroles. Plusieurs coups de fils sont rageusement interrompus, et enfin...La suite après la publicité L’accord tombe 4,144 millions de dollars. Nino veut un numéro de fax pour envoyer un accord écrit. Salah lui demande en retour de ne rien dire à l’équipage si le gouvernement apprend qu’une rançon va être versée, il pourrait s’y opposer. Ne t’inquiète pas, ce n’est pas ma première fois. » Il faut négocier avec l’assurance pour le retrait du cash, trouver un port qui veuille bien accueillir le navire. Il faudra aussi des visas. Nous estimons qu’il faudra trois semaines avant de pouvoir livrer l’argent. Je me sens soulagé et frustré cette rançon est supérieure à ce qu’attendaient les pirates. Si nous avions attendu un mois encore, nous aurions obtenu quelque chose entre 3 et 3,5 millions de dollars. ? Jour 110 Fax, confirmations envoyées à toute une chaîne administrative complexe, signatures de Nino, d’Akim et de tous ceux qui sont impliqués dans la négociation. Accords à présenter aux autorités financières internationales, etc. La suite après la publicité Mike et moi, nous expliquons à tout le monde ce qu’il faut faire dans ce nouveau marathon administratif. Il faut organiser la sortie et le transfert du cash. C’est moi qui vais le convoyer. ? Jour 113 Nino devient soudain injoignable. C’est peut-être une coïncidence, mais sa ligne se met hors service au moment où quatre otages occidentaux et des pirates sont tués au cours d’une intervention armée. Nous n’écartons pas non plus l’hypothèse que Nino nous ait roulés dans la farine et réapparaisse avec de nouvelles exigences financières. ? Jour 120 L’autorisation de procéder au paiement n’arrive pas et risque de tout faire capoter. Les échanges entre le conseiller, les avocats et les contacts » américains se font aigres-doux. Mi-sérieux, mi-désabusés, Mike et moi envisageons un moment de remplacer les dollars par des propriétés au Kenya ou en Afrique du Sud. Sur le bateau, la tension remonte en flèche, et les menaces reprennent. Nino parle d’exécuter le cuisinier...La suite après la publicité ? Jour 124 L’accord est signé, par fax. La rançon sera versée en petites coupures. Nino exige que l’argent arrive dans les trois jours. Le navire est à cours de carburant, et les pirates exigent que la compagnie fasse parvenir du cash pour faire le plein. Le dernier accord tombe dans la nuit. Feu vert des administrations. Le cash doit être retiré sans délai, compté, conditionné, puis transporté via un bon nombre de pays jusqu’à notre avion. ? Jour 130 La date de la remise de rançon est fixée à demain sur le pont avant, en présence de Nino. La situation est incertaine dans le golfe deux navires sont en phase de libération, et dans l’un des cas ça se passerait mal. Il faut absolument assurer la sécurité du Five Stars » après la remise de la rançon et éviter qu’une autre bande de pirates ne mette la main dessus. Nous sollicitons l’UKMTO, l’Union européenne, les Allemands, les Chinois et les Anglais. Ils s’en fichent suite après la publicité L’avion doit partir d’un petit aéroport de la Corne africaine. Il survolera trois fois le navire une première pour se faire reconnaître, un deuxième pour vérifier que l’équipage est au complet sur le pont, la troisième pour le drop. Les pirates sont prévenus No mistakes, one chance only. » ? Jour 131 A l’aube, nous sommes prêts à appareiller. J’aime l’odeur du kérosène, ça veut dire qu’on va bientôt voler. Le plus gros risque avec ces petits avions, c’est l’incident technique, le malaise du pilote. Le nombre de membres d’équipage doit être impair si nous nous crashons ou devons atterrir sur la côte somalienne avant le largage, il faut pouvoir prendre une décision à la majorité. Peu avant 10 heures du matin, le pilote repère le Five Stars ». Le temps est clair, la visibilité est suffisante pour réussir cette opération au millimètre, où l’erreur n’est pas permise. La suite après la publicité Nous effectuons les deux premiers survols, comme prévu. Au troisième, je largue la rançon. La suite, je la reconstitue lors du débriefing, lorsque le capitaine et les otages m’ont raconté le dernier jour de leur calvaire. Les sacs ont été aussitôt ouverts, devant les pirates. Les liasses ont été comptées plusieurs fois, et quand tout le monde a été d’accord sur l’exactitude du montant les pirates ont emporté les sacs dans la cabine du capitaine. La tension est à son paroxysme. Le partage s’est fait à huis clos. ? Jour 132 Vers 2 heures du matin, les pirates commencent à débarquer, par petits groupes. Sur un banc, un des pirates somaliens a déposé des vêtements locaux pour la femme du suite après la publicité Mars 2009. Un marin égyptien retrouve sa famille à l’aéroport du Caire après être resté otage de pirates somaliens pendant plus de deux mois, à bord du Blue Star Tarek Mostafa/Reuters. Photos parachutage de la rançon sur le pont du Sirius Star, au large de la Somalie, en janvier 2009 David B. Hudson/US Navy/Reuters ; un village de la côte somalienne photographié depuis un hélicoptère de la marine danoise Charles-Henry Frizon ; le 21 janvier 2011, la marine sud-coréenne prend d’assaut le chimiquier Samho Jewelry, capturé cinq jours plus tôt par des pirates somaliens South Korean Navy ; en novembre 2009, l’Ortube Berria, sous pavillon espagnol, est attaqué au lance-roquettes par des pirates somaliens alors qu’il se trouve entre les Seychelles et Madagascar. Un commando de l’Otan est alors intervenu pour prendre en chasse les skiffs des pirates et capturer en pleine nuit ces hommes Reuters/Otan ; Mars 2009. Un marin égyptien retrouve sa famille à l’aéroport du Caire après être resté otage de pirates somaliens pendant plus de deux mois, à bord du Blue Star Tarek Mostafa/Reuters. Surun navire pirate, le Second représente les pouvoirs politique et judiciaire, alors que le capitaine représente les pouvoirs exécutif et militaire. En temps de guerre, le pouvoir militaire prime, alors qu’en temps de paix, il cède la place au pouvoir politique. Le Second s’occupe aussi du recrutement, dans les ports ou sur un navire de prise, ce qui lui permet de connaître ses

Publié le 07/10/2009 à 1219 , mis à jour à 1601 Des pirates somaliens ont attaqué par méprise dans la nuit de mardi à mercredi au large des côtes de la Somalie le navire de commandement des forces militaires françaises dans l'océan Indien, qui a fait prisonnier cinq assaillants. Le Bâtiment de commandement et de ravitaillement BCR La Somme a été pris à parti par des pirates vers "01H00 locale à 250 milles nautiques 460 kilomètres au large des côtes somaliennes", a annoncé l'état-major des armées à Paris. L'incident a eu lieu alors que "La Somme faisait route vers des frégates de l'opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante pour les ravitailler". Selon l'état-major français, "les pirates, qui, trompés par l'obscurité, ont pris le bâtiment français pour un navire de commerce, étaient à bord de deux embarcations et ont ouvert le feu à la Kalachnikov". La Somme a alors "pris en chasse l'une des deux embarcations qui s'est immobilisée après une heure de poursuite, l'autre parvenant à prendre la fuite". A bord, les militaires français ont trouvé cinq hommes mais ni armes, ni eau, ni même nourriture, les assaillants ayant "tout jeté par-dessus bord". "Il n'y a pas de blessé, ni côté français ni côté somalien" et les cinq assaillants présumés étaient encore "retenus" mercredi à la mi-journée à bord de La Somme, toujours selon l'état-major. Une source occidentale naviguant dans la zone a confirmé ces informations, faisant cependant état "d'échanges de tirs" entre le navire français et les embarcations pirate. Un des esquifs "a réussi à s'échapper à la faveur de la nuit et du fait que La Somme était occupé avec le premier bateau pirate". "Malgré l'arrivée d'autres bâtiments, ils n'ont pas encore réussi à trouver le deuxième", a expliqué cette même source, précisant que d'autres vaisseaux de guerre dans la zone était déjà "occupés à retrouver les pirates qui ont attaqué dimanche un cargo à 100 milles nautiques au nord de l'île Denis archipel des Seychelles". La Somme, un imposant pétrolier-ravitailleur de 160 mètres de long, accueille actuellement à son bord l'état-major de l'amiral commandant les forces navales françaises, mais aussi terrestres et aériennes, de l'océan Indien Alindien. Cet état-major participe ainsi à la "Task Force 150", volet naval de l'opération américaine "Enduring Freedom" de lutte contre le terrorisme déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001. Il a également commandé les opérations conduites pour libérer des équipages de navires français pris en otages par des pirates somaliens, comme celui du voilier Le Ponant en avril 2008. Il ne s'agit pas de la première attaque visant un bâtiment militaire français. Début mai une frégate de la marine nationale avait déjà été prise pour cible, par méprise, par des pirates somaliens. Plusieurs d'entre eux avaient également été faits prisonniers. Cet incident illustre de nouveau la reprise des actes de piraterie au large des côtes somaliennes depuis la fin de la mousson et le retour à une mer calme. Il fait suite à la capture vendredi d'un thonier espagnol, l'Alakrana, avec 36 marins à son bord. Les pirates somaliens détiennent actuellement 4 navires étrangers et 134 marins, selon l'ONG environnementaliste Ecoterra International, qui suit les questions de piraterie dans le Golfe d'Aden et l'océan Indien. Fin avril, au plus fort de leurs attaques, les pirates retenaient jusqu'à une vingtaine de bateaux. Toujours selon Ecoterra, 172 navires ont été pris d'assaut depuis début 2009 -dont 49 ont été capturés-, avec au moins neuf attaques par erreur sur des navires de guerre en patrouille.

Retoursur le destin d'un des cinq pirates responsables de la prise d'otage de l'équipage français d'un voilier de plaisance. Mer Rouge et Corne de l'Afrique Pirates Le 4 avril 2009, cinq pirates, depuis une embarcation rapide et munis de fusils Kalachnikov, prennent d'assaut un voilier français dans les eaux territoriales de la Somalie. Cet article date de plus de six ans. Publié le 29/03/2016 1246 Mis à jour le 29/03/2016 1535 Durée de la vidéo 1 min. France 2 Article rédigé par Ce mardi 29 mars, sept hommes sont jugés à Paris pour avoir attaqué en 2011 le bateau de deux plaisanciers français, dont l'un est mort. C'était en septembre 2011. Une embarcation, le Tribal-Kat, avait été retrouvée vide dans le golfe d'Aden. Un couple de plaisanciers varois s'était fait attaquer par des pirates somaliens. Christian Colombo, 55 ans, avait été tué, sa femme, Evelyne, prise en otage. Les assaillants espéraient alors une rançon. Mais un navire de guerre espagnol a réussi à donner l'assaut et à sauver la prisonnière pirates sont jugés à partir de ce mardi et jusqu'au 15 avril pour détournement de navire ayant entraîné la mort, crime passible de la réclusion à perpétuité. Ils désignent comme chefs d'expédition les deux pirates tués lors de l' procès pourrait être le dernier du genre en Europe. La piraterie a grandement diminué au large de la Somalie, en raison notamment de l'opération militaire "Atalante" de l'Union européenne, qui dure jusqu'à la fin de l'année.
Prised'assaut d'un navire chez les pirates: a b o r d a g e. On y jette les déchets: p o u b e l l e. Ensemble de plusieurs îles: a r c h i p e l. Le sucre des fruits: f r u c t o s e. Son métier est de couper des arbres: b û c h e r o n. Couteau long à grosse lame épaisse: m a c h e t t e. On ne les mélange pas avec les serviettes: t o r c h o n s. Indicateur, taupe pour la police: m
Liste des postes sur un navire pirate Le commandementCapitaineC’est l’âme du navire, il est responsable de la stratégie et du succès de la mission de l’embarcation. Il a droit de vie et de mort sur l’équipage mais peut être abandonné sur une île déserte par l’assemblée, conformément à la chasse-partie si il fait preuve d’incompétence mutinerie. Il a été élu grâce à son charisme et parce que c’est le plus féroce des hommes et le meilleur des ou premier lieutenantC’est l’homme responsable du bon fonctionnement du navire. Il détaille les ordres évasifs du capitaine en saisissant leur finalité. Il doit aussi prendre des initiatives telles que faire part des faits importants. Sa position est décisive pour la conduite du navire et des hommes. Sur un navire pirate, le Second représente les pouvoirs politique et judiciaire, alors que le capitaine représente les pouvoirs exécutif et militaire. En temps de guerre, le pouvoir militaire prime, alors qu’en temps de paix, il cède la place au pouvoir politique. Le Second s’occupe aussi du recrutement, dans les ports ou sur un navire de prise, ce qui lui permet de connaître ses hommes d’équipage. Canonnier ou second lieutenantC’est le responsable des tirs d’artillerie. C’est souvent un ancien chef de pièce aguerri. Au combat, il précise les ordres du capitaine au Maître-canonnier. Il anticipe les mouvements du navire et les conditions de tir. En dehors des combats, il dirige aussi les exercices pour entraîner les d’équipageIl assure le lien entre les hommes et le commandement. Il est chargé de la mise en œuvre des ordres du second. C’est aussi lui qui motive les hommes, organise les groupes et coordonne leurs actions. Il sert aussi de médiateur lors de litige entre pirate. Comme pour le maître-canonnier, le maître d’équipage doit souvent faire appel aux coups de triques punition pour faire régner la discipline et son poste est occupé par des matelots qui en ont les épaules. Si il existe un homme plus compétent, il lui prend sa place, y compris dans l’assemblée. Il est aussi le représentant de l' maîtresPilote et TimonierC’est le navigateur, hydrographe, cartographe, géographe et météorologue. Il conseille le capitaine pour la navigation. Sept ans d’étude sont nécessaires pour ce poste sur les navires. Tandis que le timonier compense la dérive due au vent en fonction de ses ordres, le pilote essaie de prévoir les écarts de route dus aux courants et au louvoyage. Le pilote ne prend les commandes qu’en rivière. Il est capable d’évaluer les fonds marins et peux localiser bancs de sable grâce à ses connaissances en hydrographie. Dans les Entraves, il est aussi le timonier. Il tient la barre surtout lors des manœuvres difficiles. Dans la tempête, le timonier devient l’homme le plus important à bord, plus encore que le capitaine, car il doit anticiper les mouvements du navire pour ne pas se laisser emporter par la vague ou les risées. Il risquerait de faire des embardées, mettant le navire bout au vent ou pire, le faisant accoter. Lors de temps calme, il enseigne souvent l’art de la voile et de la timonerie aux jeunes Maître-canonnier est le meilleur artilleur qui connaît les 70 ordres nécessaires à la charge et au pointage. Il veille à l’approvisionnement en gargousses de poudre et éventuellement à l’entretien des braseros qui chauffent les boulets rouges. Ses hommes sont repartis en petit groupe gérant chacun une pièce. Il transmet les ordres du canonnier en corrigeant les erreurs. Il doit souvent faire appel aux coups de triques punition pour faire régner la discipline. Sur un navire pirate, les postes de maître d’équipage et de maître-canonnier sont occupés par des matelots qui en ont les épaules. Si il existe un homme plus compétent, il lui prend sa place, y compris dans l’ trois maîtres artisans Charpentier, calfat et voilierIls entretiennent le navire et assure la reconstruction après un combat naval. Sans eux le navire tomberait en charpentier est responsable de la calfat de l’étanchéitéLe voilier des voiles et cordages. Ils ont sans doute dû travailler 10 ans comme assistant de ce poste avant de pouvoir le est responsable des soins des blessés et des malades de l’équipage. Certes la médecine de l’époque et rudimentaire et le chirurgien est souvent obligé de couper un bras blessé, mais il vaut mieux cela que perdre la vie. Durant la marche du navire, il soigne quotidiennement les matelots dans leur hamac ou sinon dans sa cabine quand le cas est grave. Il tente de préserver l’équipage d’épidémie. Il conseille quelques fois le capitaine pour établir la route. Il dispose d’instruments de chirurgien et de registres pour des pathologies, ou Quartier-MaîtreLa maintenance des vivres, de l’eau, du bois à brûler et autres réserves est assurée par le cambusier. Il accommode les vivres frais, salés ou séchés et fabrique les tonneaux pour les stocker. Il organise des battues afin de liquider les rats à bord. Il informe le commandement lors de ou CoqIl prépare la nourriture de l’équipage. Il tient souvent le moral des matelots entre ses mains. Il peut préparer toutes sortes de repas mais dépend des réserves et des produits de luxe saisis sur les navires de matelots et artilleurs MatelotC’est la base de la hiérarchie à bord. Le matelot obéit aux ordres du maitre d’équipage et effectue différentes tâches. Il reste sur le pont et manœuvre les amures, écoutes et autres instruments. Il mouille l’ancre et la remonte au grand cabestan. Il participe aussi à la recharge des pièces en tant que servant de pièce. GabierLes gabiers, eux, forment l’élite des matelots. Ils montent dans la mâture pour réaliser les manœuvres qui ne peuvent être faites du pont. Sous les ordres du maitre d’équipage et quelques soient les conditions, ils sont suspendus à plus de 30 mètres dans le gréement et sur le marchepied de vergue afin de carguer la voile. Ils redoutent le jour où une mauvaise blessure les clouera sur le pont. Ils sont vigie à tour de rôleArtilleurappelé aussi chef de pièce », il est responsable d’un canon et dispose de 2 à 5 servants de pièce pour exécuter les ordres du maître-canonnier. Il pointe la pièce d’artillerie alors que les servant de pièce la recharge. Le poste d’artilleur est souvent rempli par un ancien gabier. En mer, l’expérience et l’intuition priment sur la technique car l’arme et la cible sont souvent en que ses camarades gabiers se lancent à l’abordage, le moucheur ajuste son mousquet sur un membre du commandement adverse. Privé de son capitaine, un équipage ennemi ne tarde pas longtemps à se rendre. Certains moucheurs s’entraînent au maniement de la grenade à leurs risques et périls et à ceux de leur équipage.
Lecapitaine des pirates a trouvé une carte qui mène à un trésor. Il a besoin de son équipe pour l'aider. Plusieurs défis attendent les enfants pour arriver au trésor : Totem ; Sur le navire de pirate, il y a un drapeau, mais pas seulement ! Les apprentis pirates vont créer leur totem respectif avec des décalcos et du pliage. Chacun
Chapitre VI – Les aventures surprenantes de Bartolomeu Português Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Guillaume d’OrangeComme nous l’avons vu, les boucaniers étaient principalement des marins anglais, français et hollandais, qui s'étaient unis pour mener ensemble une guerre de piraterie contre les Espagnols dans les Antilles. C’est pourquoi il peut sembler quelque peu étrange de trouver parmi eux un homme originaire du Portugal, qui semble être du mauvais côté de cette lutte particulière qui se déroulait dans le Nouveau Monde entre les marins du Nord de l’Europe et ceux du Sud du vieux continent. Mais bien que le Portugal soit un très proche voisin de l’Espagne, les deux pays ont souvent été en guerre, et leurs intérêts divergeaient radicalement. Le seul avantage que le Portugal pouvait attendre des trésors nouvellement découverts par l’Occident était celui que ses marins, agissant de concert avec ceux des autres nations, dérobaient aux navires espagnols qui retournaient chez eux gorgés de conséquent, il y avait des portugais parmi les pirates de ce temps. Parmi ceux-ci était un homme nommé Bartolomeu Português, un célèbre flibustier qui sillonna les mers à la fin des années 1660. Il fut l'un des premiers à concevoir un Code des peut souligner ici que le nom de boucanier » a été principalement attribué aux aventuriers anglais sur notre côte américaine, tandis que les membres français de la profession préféraient souvent le nom de flibustier ». Ce mot, qui a depuis été corrompu en notre terme familier filibuster* », aurait lui-même été à l’origine la corruption d'un autre mot, n’étant rien de plus que la manière française de prononcer le terme freeboters*[2]», dont le titre avait longtemps été utilisé pour désigner les brigands des mers agissant pour leur propre bien que Bartolomeu se fût désigné comme un flibustier, c'était en réalité un boucanier, et son nom a fini par être connu sur toute la mer des Caraïbes. D’après les récits que nous possédons à son sujet, il semble qu’il n’ait pas commencé sa carrière de pirate dans la pauvreté. Il avait dès le début un certain capital à investir dans l’entreprise, et quand il se dirigea vers les Antilles, il le fit avec un petit navire armé de quatre petits canons, et tenu par un équipage de marins d’élite, beaucoup d’entre eux étant, sans doute, des bandits aguerris, et les autres étant désireux de s’adonner à cette vocation des plus séduisantes ; car les mines d’or de la Californie n’ont jamais été aussi attrayantes pour les aventuriers audacieux et courageux de notre pays que les mines d’or » de la mer pour les boucaniers et flibustiers du XVIIe Bartolomeu atteignit la mer des Caraïbes, il accosta probablement à Tortuga, le quartier général des pirates, puis il prit tout bonnement le large, comme s’il avait été un pêcheur naviguant au gré des vents pour voir ce qu’il pourrait attraper en mer, et connut plusieurs succès contre des navirs Espagnols qui assurèrent sa renommée. Il fut plusieurs fois capturé, mais parvint toujours à s'échapper. Nous allons faire le récit de sa plus grosse voguait autour de la piste généralement empruntée par les galions chargés d’or allant du continent aux Havanes, ou à l’île d’Hispaniola, guettant une prise, et lorsqu’il aperçut enfin un navire au loin, il convint rapidement avec ses hommes que leur partie de pêche ce jour-là serait aux prises avec ce qu’on pourrait clairement appeler un poisson noble » car le navire qui s'approchait lentement d'eux était un grand vaisseau espagnol, et de ses sabords jaillissaient les museaux d’au moins vingt canons. Bien sûr, ils savaient qu’un tel navire aurait un équipage beaucoup plus nombreux que le leur, et Bartolomeu était très exactement dans la position d’un homme qui s'était préparé à harponner un modeste esturgeon, mais qui verrait en lieu et place surgir un espadon des plus navires marchands espagnols de ce temps étaient généralement bien armés, car retourner au pays en toute sécurité à travers l’Atlantique était souvent la partie la plus difficile de la quête au trésor. Nombre de ces navires, bien qu’ils n’appartinssent pas à la marine espagnole, pourraient presque être désignés comme de véritables bâtiments de guerre ; et c’était l’un de ceux-ci que notre flibustier avait désormais les pirates et les pêcheurs ne peuvent pas se permettre de faire la fine bouche. Ils doivent prendre ce qui vient à eux et faire avec, du mieux qu’ils peuvent, et c’est exactement la manière dont les choses se présentaient aux yeux de Bartolomeu et de ses hommes. Ils tinrent conseil autour du mât, et après une harangue de leur chef, ils décidèrent qu’advienne que pourra, ils allaient attaquer ce navire espagnol et s'en emparer coûte que petit pirate navigua donc hardiment en direction du grand vaisseau espagnol, et celui-ci, absolument abasourdi de l’audace de cette attaque – car le drapeau des pirates était hissé et flottait au vent –, se porta face au vent, fit halte et attendit, avec tous les artilleurs postés devant leurs canons. Lorsque les pirates parvinrent assez près pour voir la bouche des canons et comprendre la taille et la puissance du navire qu’ils avaient décidé d’attaquer, ils ne firent pas, comme on aurait pu s’y attendre, machine arrière, ni ne naviguèrent toutes voiles dehors dans la direction opposée, mais ils maintinrent leur cap comme s’ils avaient été sur le point de donner l’assaut à un gros navire marchand, lourd et peu maniable, dont l’équipage n’aurait été composé que de marins ordinaires et non de soldats la témérité du petit navire, le commandant espagnol résolut de lui donner une leçon à son capitaine trop audacieux, afin qu'il apprenne à mieux mesurer la puissance des gros vaisseaux par rapport à celle des petits, si bien que dès que le navire des pirates fut assez proche, il déclencha une première bordée. Le navire espagnol avait un grand nombre de personnes à bord. Il avait un équipage de soixante-dix hommes, et en plus de ceux-ci, il y avait quelques passagers et des soldats de la marine. Et sachant que le capitaine avait décidé de faire feu sur le navire qui s’approchait, tout le monde s’était rassemblé sur le pont pour voir le petit bateau pirate les dix grands boulets qui furent tirés sur la petite embarcation de Bartolomeu manquèrent tous leur but, et avant que les canons puissent être rechargés ou que le grand vaisseau puisse être manœuvré de façon à pouvoir faire feu depuis son autre flanc, le navire pirate était sur lui. Bartolomeu n’avait fait feu avec aucun de ses canons. Ses modestes pièces d'artillerie étaient inutiles contre un ennemi si formidable. Ce qu’il recherchait, c’était un combat au corps à corps sur le pont du navire espagnol. The pirates climbed up the sides of the man-of-war as if they had been twenty-nine cats [Ch. IV, Peter the Great].Tous les pirates étaient prêts à passer à l’action. Ils s’étaient débarrassés de leurs vestes et chemises, comme s’ils se préparaient tous pour un combat de boxe, et le sabre à la main, et les pistolets et coutelas à la ceinture, ils grimpèrent comme des singes sur les côtés du grand navire. Mais les Espagnols sont de braves et farouches combattants, et leur nombre était plus que deux fois supérieur à celui des pirates, si bien qu’il ne fallut pas longtemps avant que les pirates comprennent qu’ils ne pourraient pas s’emparer de ce navire par un abordage. Après une brève escarmouche des plus violentes, ils dégringolèrent donc les flancs du navire aussi vite qu’ils le purent, abandonnant derrière eux une partie de leurs morts et de leurs blessés. Ils sautèrent sur leur propre navire, puis ils mirent les voiles sur une courte distance, afin de reprendre haleine et de se préparer à un autre type de combat. Les Espagnols, triomphants, se préparaient maintenant à se débarrasser de ce bateau chargé de bêtes sauvages à demi-nues, ce qu’ils pourraient faire aisément pour peu qu'ils pointent leurs canons avec plus de soin qu’ils ne l’avaient fait à leur grand étonnement, ils constatèrent bientôt qu’ils ne pourraient rien faire avec leurs canons, pas plus qu’ils n’étaient en mesure de manœuvrer leur navire de manière à le mettre en position de tir efficace. Bartolomeu et ses hommes rengainèrent leurs coutelas et leurs pistolets, et saisirent leurs mousquets, dont ils étaient abondamment pourvus. Leur navire était situé à une très courte distance du navire espagnol, et chaque fois qu’un homme pouvait être aperçu à travers les hublots, ou se montrait sur le gréement ou sur n’importe quel point où il leur fallait accéder pour pouvoir manœuvrer le navire, il se constituait en cible de choix pour les pirates, qui étaient tous de très bons tireurs. Le navire assailant pouvait se déplacer à sa guise, car il était léger et maniable et ne nécessitait que quelques hommes pour le manœuvrer, et il se maintint donc hors de la portée des canons espagnols, tandis que ses meilleurs tireurs, accroupis près du pont, faisaient feu chaque fois qu’une tête espagnole cinq longues heures, cette lutte inégale se poursuivit. Elle pourrait nous faire penser à un homme tenant entre les mains une canne à pêche mince et une ligne longue et fragile, qui aurait pris un gros saumon à son crochet. Il ne peut pas ramener le saumon, car la ligne se briserait ; mais, d’un autre côté, le saumon ne peut ni fuir ni s'en prendre à lui, et à la longue, le gros poisson ne peut que se fatiguer, jusqu'à ce que le pécheur sortie enfin son épuisette et l’ estima enfin que le moment était venu de s’emparer du navire espagnol. Tant d'Espagnols avaient été tués que les deux équipages seraient maintenant presque à égalité. Il porta donc son bateau tout contre le grand navire et sauta une nouvelle fois à l’abordage avec ses hommes. Il y eut à nouveau un violent combat sur les ponts. Les Espagnols avaient perdu de leur superbe, mais ils étaient maintenant désespérés, et dans ce combat à mort furieux, dix des pirates furent tués et quatre blessés. De leur côté, les Espagnols furent réduits à une situation bien pire plus de la moitié des hommes qui n’avaient pas été tirés comme des pigeons par les pirates succombèrent sous leurs coutelas et pistolets, et il ne fallut pas longtemps pour que Bartolomeu s'empare du grand navire avait remporté une victoire terrifiante et sanglante. Une grande partie de ses propres hommes gisaient morts ou agonisants sur le pont, et parmi les Espagnols, seuls quarante étaient encore en vie, tous blessés et hors de une habitude courante chez les boucaniers, ainsi que chez les Espagnols, de tuer tous les prisonniers qui n’étaient pas en mesure de travailler pour eux, mais Bartolomeu ne semblait pas être parvenu au niveau de dépravation requis pour cela. Il décida donc de ne pas tuer ses prisonniers, mais il les entassa tous dans une barque et les laissa aller où ils le souhaitaient, tandis que lui-même restait avec quinze hommes pour manœuvrer un grand vaisseau qui nécessitait un équipage cinq fois plus hommes intrépides, qui venaient de conquérir et capturer un navire alors que toutes les données du terrain étaient contre eux, se sentirent tout à fait capables de le manœuvrer, même avec leur équipage réduit. Avant de faire quoi que ce soit, ils débarrassèrent les ponts des cadavres, leur ôtant préalablement tous leurs montres, bijoux, et argent, puis ils se rendirent aux niveaux inférieurs pour voir sur quel type de butin ils venaient de faire main basse. Ils découvrirent qu’il était effectivement très précieux. Il y avait soixante-quinze mille couronnes en argent, en plus d’une cargaison de cacao d’une valeur de cinq mille couronnes de plus. Combiné avec la valeur du navire et de tous ses accessoires, cela représentait alors une grande les pirates victorieux eurent fait le compte de leur butin de guerre et rafistolé les voiles et le gréement de leur nouveau navire, ils récupérèrent ce dont ils avaient besoin dans leur propre bateau et l'abandonnèrent aux flots, puis ils naviguèrent dans la direction de l’île de la Jamaïque. Mais les vents ne leur furent pas favorables, et à cause du manque d’effectifs de leur équipage, ils ne purent profiter des brises légères qui auraient pu les acheminer à destination s’ils avaient eu assez d’hommes à la manœuvre. C’est pourquoi ils furent obligés de s’arrêter pour se réapprovisionner en eau avant d’atteindre les eaux amicales qu'ils voulaient jetèrent l’ancre au cap Saint-Antoine à l’extrémité ouest de Cuba. Après un retard considérable à cet endroit, ils reprirent leur traversée, mais bientôt, ils aperçurent, à leur horreur, trois vaisseaux espagnols qui voguaient dans leur direction. Il était impossible pour un très grand navire, manœuvré par cet équipage extrêmement réduit, d’échapper à ces vaisseaux entièrement équipés ; et quant à tenter de se défendre contre la puissance écrasante des antagonistes, c’était une idée trop absurde pour être considérée, même pour un individu aussi téméraire que Bartolomeu. Ainsi, lorsque le navire fut salué par les navires espagnols qui ne se doutaient de rien, il s’arrêta et attendit que les émissaires qui s’approchaient à bord d’une barque montent à bord. Avec l’œil expérimenté d’un loup de mer, le capitaine espagnol de l’un des navires perçut quelque chose d’anormal chez ce navire, car ses voiles et son gréement avaient été grandement endommagés par la longue lutte qu’il avait endurée. Et bien sûr, il voulut savoir ce qui s’était passé. Lorsqu’il se rendit compte que ce grand navire était entre les mains d’un très petit groupe de pirates, Bartolomeu et ses hommes furent immédiatement faits prisonniers, embarqués à bord du navire espagnol, dépouillés de tout ce qu’ils possédaient, même de leurs vêtements, et enfermés à fond de cale. Un équipage constitué des marins des vaisseaux espagnols fut chargé de manœuvrer le navire qui avait été capturé, puis la petite flotte fit voile vers San Francisco de Campêche [au Mexique].En une heure, le sort de Bartolomeu et de ses hommes avait subi un bouleversement considérable ; dans la munificente cabine de leur prise de choix, ils avaient festoyé et chanté à loisir, et s’étaient glorifiés de leur merveilleux succès ; mais maintenant, ils étaient captifs dans le vaisseau de leurs ennemis, enfermés dans le noir, attendant d’être asservis ou peut-être même il est peu probable qu’aucun d’entre eux ait désespéré ou se soit repenti ; ce sont des sentiments très peu fréquents chez les VII – Le pirate qui ne savait pas nagerAlors que la petite flotte de navires espagnols, y compris celui qui avait été capturé par Bartolomeu Português et ses hommes, était sur le chemin de Campêche, elle traversa une zone très orageuse, de sorte que les vaisseaux furent séparés, et le navire qui contenait Bartolomeu et ses compagnons arriva le premier au port de capitaine qui était responsable de Bartolomeu et des autres pirates ne savait pas à quel point la capture qu’il avait faite était importante ; il supposait que ces pirates étaient des boucaniers ordinaires, et il semble que son intention ait été de les garder comme ses esclaves personnels, car étant tous des hommes très valides, ils seraient extrêmement utiles sur un navire. Mais lorsque son navire fut amarré et en toute sécurité, et que la nouvelle se répandit dans la ville qu’il détenait des pirates à bord, beaucoup de gens vinrent voir ces hommes farouches, et les observèrent probablement comme s'il s'agissait d'une ménagerie de bêtes sauvages amenées de l’ les visiteurs qui vinrent à bord du navire, se trouvait un marchand de la ville qui avait déjà rencontré Bartolomeu auparavant, et qui avait entendu parler de ses divers exploits. Il se rendit donc auprès du capitaine du navire et l’informa qu’il avait à bord l’un des pires pirates au monde, dont les actes criminels étaient bien connus dans différentes régions des Antilles, et qu’il devait immédiatement le livrer aux autorités civiles. Cette proposition, toutefois, ne rencontra aucune faveur auprès du capitaine espagnol, qui avait trouvé en Bartolomeu un homme très calme, et pouvait voir qu’il était très doué et lui serait utile ; il n’avait pas du tout envie de renoncer à une recrue si précieuse pour son équipage. Mais le marchand entra dans une vive colère, car il savait que Bartolomeu avait infligé de grands préjudices au commerce espagnol, et comme le capitaine refusait de l’écouter, il alla trouver le gouverneur de la ville et lui rapporta toute l’affaire. Lorsque ce dignitaire entendit l’histoire, il envoya immédiatement un groupe d’officiers à bord du navire, et ordonna au capitaine de leur livrer le chef des pirates. Les autres hommes furent abandonnés au capitaine qui les avait capturés, mais Bartolomeu fut emmené et emprisonné sur un autre navire. Le marchand, qui semblait en savoir long sur lui, informa les autorités que ce terrible pirate avait été capturé plusieurs fois, mais qu’il avait toujours réussi à s’échapper, et par conséquent, Bartolomeu fut mis aux fers, et on fit des préparatifs pour l’exécuter le jour suivant ; car après ce qu’il avait entendu rapporter, le gouverneur considérait que ce pirate ne valait pas mieux qu’une bête sauvage, et qu’il devait être mis à mort sans même la formalité d’un à bord du navire, un soldat espagnol semblait avoir conçu quelque pitié, ou peut-être une certaine admiration pour l’audacieux pirate, et il pensa que s’il devait effectivement être pendu le lendemain, le lui faire savoir ne serait que justice, de sorte que lorsqu’il apporta de la nourriture à Bartolomeu, il l’informa du sort qui l’ le capitaine pirate Bartolomeu était un homme qui était résolu à toujours jouer un rôle actif dans les événements à venir, et il mobilisa immédiatement toutes ses ressources intellectuelles pour concevoir un plan qui pourrait le tirer d’affaire. Il ne s’était jamais trouvé dans une situation plus désespérée, mais il ne perdit pas courage, et il se mit immédiatement au travail afin de se libérer de ses fers, qui n’étaient probablement que grossièrement attachés. Se souciant peu du nombre de griffures et de déchirements qu’il infligeait à sa peau, il parvint à se débarrasser de ses entraves, et put se mouvoir aussi librement qu’un tigre dans une cage. Sortir de cette cage était le premier objectif de Bartolomeu. Ce serait relativement facile, car tôt ou tard, quelqu’un viendrait forcément dans la cale, et le boucanier athlétique pensait qu’il pourrait facilement venir à bout de quiconque ouvrirait la trappe. Mais le prochain acte de cette performance véritablement épique serait beaucoup plus difficile ; car pour s’échapper du navire, Bartolomeu devrait nager vers le rivage, et il ne savait pas nager, ce qui semble une lacune étrange chez un hardi navigateur doté de tant d’autres aptitudes sur les mers. Dans la cale vétuste où il était enfermé, notre pirate, épiant tout mouvement, anxieux et inquisiteur, découvrit deux grandes amphores de terre cuite dans lesquelles du vin avait été apporté d’Espagne, et avec celles-ci, il résolut de se construire une sorte de gilet de sauvetage. Il dénicha des morceaux de tissu huilé, qu’il attacha étroitement sur les bouches ouvertes des amphores, et il les fixa par des cordons. Il était convaincu que ce dispositif encombrant pourrait le maintenir à la surface de l’ ses fouilles dans la cale, il avait trouvé, entre autres choses, un vieux couteau, et ainsi armé, il attendit une bonne occasion d’attaquer sa se présenta peu après la tombée de la nuit. Un homme descendit avec une lanterne pour vérifier que le prisonnier était bien à sa place – espérons que ce n’était pas le soldat qui l’avait charitablement informé de son sort –, et dès qu’il eut pénétré dans la cale, Bartolomeu se rua sur lui. Une lutte acharnée s’ensuivit, mais le pirate était vif et puissant, et la sentinelle fut rapidement tuée. Ensuite, emportant ses deux amphores, Bartolomeu emprunta prestement et sans bruit la courte échelle, monta sur le pont dans l’obscurité, se précipita vers le flanc du navire et sauta par-dessus bord. Pendant un moment, il coula sous la surface, mais les deux bocaux hermétiques refirent rapidement surface et le firent émerger. Il y eut de l’agitation à bord du navire, des coups de mousquets furent tirés au hasard dans la direction du bruit que la sentinelle avait entendue, mais aucun des balles n’atteignit le pirate ou ses amphores, et il dériva bientôt hors de la vue et de l’ouïe de ses poursuivants. Nageant avec ses jambes, et pagayant comme il le pouvait avec une seule main tandis qu’il s’accrochait aux amphores avec l’autre, il parvint enfin à atteindre la terre, et courut aussi vite qu’il le pouvait dans les bois sombres au-delà de la fut saisi de la crainte d’être poursuivi par des limiers lorsque son évasion serait découverte – car ces chiens étaient souvent utilisés par les Espagnols pour traquer les esclaves ou les prisonniers –, et il ne se sentit donc pas assez en sécurité pour suivre immédiatement son itinéraire le long de la côte, bien que ce fût là ce qu’il souhaitait. Si les chiens retrouvaient sa piste, il était un homme mort. C’est pourquoi le pirate désespéré résolut de ne donner aux limiers aucune chance de le suivre, et durant trois jours entiers, il resta dans la forêt marécageuse, dans les recoins sombres où il pouvait se cacher, et où l’eau, qui couvrait le sol, empêcherait les chiens de suivre sa trace et son odeur. Il n’avait rien à manger, sauf quelques racines de plantes aquatiques, mais il était habitué aux privations, et elles le maintinrent en vie. Souvent, il entendit les chiens hurler sur la terre ferme attenante au marais, et il vit parfois des torches lointaines durant la nuit, dont il était sûr qu’elles étaient brandies par des hommes qui le finalement, la poursuite sembla être abandonnée ; et n’entendant plus aucun aboiement et ne voyant plus aucune lumière vaciller alentour, Bartolomeu quitta le marais et commença son long périple le long de la côte. L’endroit qu’il voulait atteindre s’appelait Golpho Triste, et était distant de quarante lieues [220 kilomètres], mais il avait des raisons de croire qu’il pourrait y trouver quelques amis. Lorsqu’il sortit de parmi les arbres, il monta sur une petite colline et porta son regard en arrière, sur la ville. La place publique était éclairée, et là, au milieu de celle-ci, il vit la potence qui avait été érigée pour son exécution, et ce spectacle, sans aucun doute, le stimula grandement pendant la première partie de son terribles épreuves et difficultés que Bartolomeu traversa durant sa marche forcée le long de la côte étaient telles que seuls les hommes les plus forts et les plus résistants pouvaient endurer. Dans le marais, il avait trouvé une vieille gourde ou calebasse, qu’il avait remplie d’eau fraîche – car il ne pouvait s’attendre à rien d’autre qu’à de l’eau de mer pendant son périple – ; et quant aux aliments solides, il ne mangea rien d’autre que les mollusques crus qu’il put trouver sur les rochers. Mais après un régime exclusivement composé de racines pendant les premiers jours de son évasion, les coquillages durent constituer un changement très agréable dans son menu, et ils lui donnèrent la force et la vigueur dont il avait besoin. Très souvent, il trouva des ruisseaux et des bras de mer qu’il fut obligé de traverser à gué, et comme il pouvait voir qu’ils étaient toujours remplis d’alligators, le passage n’était pas très agréable. L'une de ses méthodes pour traverser ces cours d’eau étroits fut de lancer des rochers dans l’eau jusqu’à ce qu’il ait effrayé les alligators qui se trouvaient immédiatement devant lui ; lorsqu’il s’était enfin construit ce qui semblait être un passage libre, il se précipitait et traversait aussi vite que d’autres moments, de grandes forêts s’étendaient jusqu’à la côte même, et il fut obligé de se frayer un chemin à travers, malgré le fait qu’il pouvait entendre les hurlements et cris de bêtes sauvages tout autour de lui. Quiconque ressent la moindre gêne à descendre dans une cave sombre pour prendre des pommes dans le baril situé au pied de l’escalier ne peut pas avoir la moindre idée du genre de mental que possédait Bartolomeu Português. Les animaux hurlaient autour de lui et dardaient sur lui leurs yeux brillants et menaçants, et les alligators faisaient écumer l’eau avec leurs queues puissantes, mais il maintenait résolument le cap sur Golpho Triste, et aucune créature vivante ne pouvait le détourner de son finit par arriver devant un obstacle inanimé, qui sembla cependant constituer un frein qui viendrait certainement à bout de sa détermination. C’était une large rivière coulant à travers le pays, venant de l’intérieur des terres et se jetant dans la mer. Il remonta la berge de cette rivière sur une distance considérable, mais sa largeur ne diminuait qu’à peine, et il ne parvenait à trouver aucun moyen de la traverser. Il ne savait pas nager, et cette fois-ci, il n’avait pas d’amphores qui pussent lui servir de bouée ; et même s’il avait été capable de nager, il aurait probablement été dévoré par les alligators peu après avoir quitté le rivage. Mais un homme dans sa situation n’était pas susceptible d’abandonner facilement ; il en avait fait tellement qu’il était prêt à en faire plus encore, si seulement il pouvait savoir ce qu’il fallait ce moment, la chance lui sourit, bien que ce qui se produisit eût pu être considéré comme une chose sans la moindre importance par un voyageur ordinaire. Sur le bord de la rive, Bartolomeu aperçut une vieille planche de bois qui avait dû flotter jusqu’ici depuis quelque endroit de la rivière situé plus en amont, et sur laquelle étaient plantés quelques clous rouillés, longs et pesants. Fortement encouragé par cette découverte, l’expéditionnaire infatigable entama un travail semblable à celui de la vieille femme de la fable qui, ayant besoin d’une aiguille, commença à frotter une grosse pince à levier contre une pierre afin de la réduire à la taille appropriée. Bartolomeu ôta précautionneusement tous les clous de la planche, puis, ayant trouvé une large pierre plate, il frotta l’un d’entre eux contre elle jusqu’à ce qu’il lui ait donné la forme d’une lame de couteau grossière, qu’il aiguisa autant qu’il put. Avec ces outils, il entreprit ensuite la construction d’un radeau, travaillant d’arrache-pied, tel un castor, mais en utilisant les clous aiguisés à la place de ses dents. Il abattit un certain nombre de petits arbres, et lorsqu’il eut coupé assez de ces troncs élancés, il les attacha les uns aux autres avec des roseaux et de l’osier qu’il trouva sur la rive. Ainsi, après un labeur et des difficultés colossaux, il acheva la construction d’un radeau qui pourrait le transporter sur la surface de l’eau. Lorsqu’il le mit à l’eau, il monta dessus, ramassant ses jambes de manière à se tenir hors de portée des alligators, et à l’aide d’une longue perche, il se poussa hors de la rive. Tantôt en pagayant et tantôt en poussant son bâton contre le fond, il parvint enfin à traverser la rivière et reprit son voyage sur la terre notre pirate n’avait pas beaucoup progressé de ce côté de la rivière lorsqu’il rencontra une nouvelle difficulté d’un caractère redoutable. C’était une grande forêt de palétuviers, qui poussent dans des endroits boueux et aquatiques et qui ont beaucoup de racines, certaines jaillissant des branches, et d’autres s’étendant dans l’eau et la boue en un inextricable enchevêtrement. Même pour une cigogne, il aurait été impossible de marcher à travers cette forêt ; mais puisqu’il n’y avait aucun moyen de la contourner, Bartolomeu résolut de la traverser, même s’il ne pouvait pas le faire en marchant. Aucun athlète d’aujourd’hui, pas même un hercule de foire accompli, ne pourrait raisonnablement se croire capable de réaliser l’exploit que ce pirate audacieux accomplit avec succès. Sur cinq ou six lieues [environ 30 kilomètres], il traversa cette forêt de mangroves sans jamais poser une seule fois le pied sur le sol – qui était constitué de boue, d’eau et de racines, et aurait pu l'engloutir –, mais en se balançant par les mains et les bras, de branche en branche, comme s’il avait été un grand singe, se reposant à intervalles en montant sur une branche robuste où il pouvait s’asseoir pendant un moment et reprendre son souffle. S’il avait glissé tandis qu’il se balançait d’une branche à l’autre et était tombé dans la boue et les racines en contrebas, il est probable qu’il n’aurait jamais pu s’en sortir vivant. Mais il ne glissa pas. Il n’avait peut-être pas l’agilité et la grâce d’un trapéziste, mais son étreinte était forte, et ses bras étaient puissants. Il se balança et s’agrippa donc, il se cramponna et se balança encore et encore, jusqu’à ce qu’il ait complètement traversé la forêt et sortit sur la côte découverte. Chapitre VIII – Comment Bartolomeu se reposaIl fallut deux semaines entières à Bartolomeu pour achever ce périple extrêmement hardi et des plus difficiles et atteindre la petite ville de Golpho Triste, où, comme il l’avait espéré, il retrouva certains de ses amis et confrères boucaniers. Maintenant que ses épreuves et dangers étaient terminés, et qu’au lieu de racines et de fruits de mer, il pouvait s’attabler devant de bons et copieux repas et se prélasser sur un lit confortable, on pourrait croire que Bartolomeu allait s’accorder un long repos ; mais ce pirate intrépide n’avait alors pas la moindre envie de s’accorder un congé. Loin d’être usé et épuisé par ses efforts incroyables qui l’avaient presque amené à mourir de faim, il réapparut parmi ses amis plein de vigueur et d’énergie, et ardemment désireux de reprendre les affaires dès que possible. Il leur raconta tout ce qui lui était arrivé, quelle chance extraordinaire il avait eue, et quels terribles coups du sort avaient rapidement suivi, et lorsqu’il raconta ses aventures et les dangers qu’il avait encourus, il étonna ses amis pirates mêmes en leur demandant de lui fournir un petit navire et une vingtaine d’hommes afin qu’il puisse retourner là d’où il venait et se venger, non seulement de ce qui lui était arrivé, mais de ce qui lui serait arrivé s’il n’avait pas lui-même pris les choses en des actions audacieuses et ahurissantes fait partie du quotidien d’un pirate, et même si Bartolomeu envisageait une entreprise d’une hardiesse sans précédent, il obtint son navire et ses hommes, et il prit le large. Après un voyage d’environ huit jours, il arriva en vue de la petite ville portuaire, et naviguant lentement le long de la côte, il attendit la tombée de la nuit avant d’entrer dans le port. Ancré à une distance considérable de la côte, se trouvait le grand navire espagnol sur lequel il avait été emprisonné, et duquel il aurait dû être trainé dans les fers pour se faire pendre sur la place publique ; la vue de ce vaisseau emplit son âme d’une fureur sauvage connue seulement des pirates et des que le petit navire approchait lentement du grand navire, les marins à bord de celui-ci, qui pensaient que c’était un navire marchand venant du rivage, lui permirent de s’approcher tout près de leur vaisseau, de si petites embarcations n’arrivant que rarement de la haute mer. Mais au moment où Bartolomeu atteignit le navire, il l’escalada presque aussi rapidement qu’il en avait sauté avec ses deux amphores à vin quelques semaines auparavant, et tous les membres de son équipage, abandonnant leur navire à ses propres soins, se précipitèrent à sa à bord n’était prêt à défendre le navire. Ce fut la même histoire se reposant tranquillement dans un havre de paix, à quel danger auraient-ils pu s’attendre? Comme d’habitude, les pirates eurent la haute main et agirent à leur guise ; ils étaient prêts à se battre, et les autres ne l’étaient pas ; et ils étaient dirigés par un homme qui était déterminé à s’emparer de ce navire sans se soucier aucunement de l’alternative ordinaire qui était de mourir durant cette tentative. Ce qui se passa est plus de l’ordre du massacre que du combat, et il y eut des personnes à bord qui ne surent pas ce qui se passait avant que le navire ait été que Bartolomeu fut maître du grand vaisseau, il donna l’ordre de lever l’ancre et de hisser les voiles, car il était désireux de sortir de ce port le plus rapidement possible. La lutte n’avait apparemment pas attiré l’attention de quiconque en ville, mais il y avait des vaisseaux dans le port dont l’audacieux boucanier ne souhaitait nullement la compagnie ; et dès qu’il le put, il mit les voiles, s’éloigna du port et prit le large avec sa prise de en effet, Bartolomeu était triomphant ; le navire qu’il avait capturé était meilleur et plus précieux que l’autre navire qui lui avait été repris. Il était chargé de marchandises de valeur, et l’on peut remarquer ici que pour une raison ou pour une autre, tous les navires espagnols de ce temps qui étaient assez malheureux pour être capturés par des pirates étaient richement notre audacieux pirate avait chanté des chansons sauvages de flibustiers en faisant circuler des coupes débordantes de vin lors des beuveries organisées avec son équipage dans la cabine du premier navire espagnol dont il s’était emparé, il chantait maintenant des chansons plus sauvages encore, et faisait circuler encore plus de coupes débordantes de vin, car cette prise était beaucoup plus précieuse que la première. Si Bartolomeu avait pu communiquer sa bonne fortune aux autres boucaniers des Antilles, il y aurait eu un boom de la piraterie qui aurait fait peser un grand danger sur l’honnêteté et l’intégrité des marins de cette personne, pas même un pirate, n’a la possibilité de savoir ce que l’avenir lui réserve, et si Bartolomeu avait eu une idée des fluctuations qui étaient sur le point de se produire sur le marché dans lequel il avait placé ses investissements, il aurait été très pressé de vendre tout son stock très en-dessous de sa valeur. Les fluctuations évoquées eurent lieu sur l’océan, près de l’île de Pinos, et apparurent sous la forme de grandes vagues de tempête, qui s’abattirent sur le navire espagnol avec toute sa riche cargaison et son triomphant équipage de pirates, et le brisèrent sur les récifs cruels, le réduisant littéralement en pièces. Bartolomeu et ses hommes réussirent miraculeusement à monter sur une petite barque et à se sauver à force de rames. Toute la richesse et les trésors dont ils s’étaient emparés avec la capture du navire espagnol, tout le pouvoir que la possession de ce navire leur avait donné, et toute la joie sauvage qu’ils avaient ressentie grâce à ces richesses et ce pouvoir s'évanouirent encore plus rapidement qu’ils les avaient matière de hauts et bas manifestes et exemplaires, peu de vies ont dépassé celle de Bartolomeu Português. Mais après cet événement, il semble, dans la langue de la vieille comptine anglaise, n’avoir été que dans les bas ». Il eut de nombreuses aventures après l’affaire malheureuse de la baie de Campêche, mais elles ont toutes mal tourné pour lui, et, par la suite – probablement à la joie des plongeurs et des navires espagnols à la recherche d’épaves – et pour le reste de sa vie, il eut la réputation d’un pirate malchanceux. Il était un de ces hommes dont le succès semblait dépendre entièrement de ses propres efforts. S’il y avait la moindre chance de succès dans une entreprise, il se lançait généralement ; canons espagnols, équipages bien armées, chaînes, emprisonnement, dangers de l’océan pour un homme qui ne savait pas nager, limiers, alligators, bêtes sauvages, forêts impénétrables pour tout homme ordinaire, tout cela a été courageusement affronté et surmonté par quand il en venait à la bonne fortune ordinaire, celle à laquelle n’importe quel pirate peut s’attendre, Bartolomeu le Portugais se rendait compte qu’il n’avait pas du tout de chance. Mais ce n’était pas un pirate commun, et il fut donc contraint de se contenter de sa carrière hors du commun. Il finit par s’installer sur l’île de la Jamaïque, mais personne ne sait ce qu’il est devenu. Si par hasard il s’est trouvé obligé de gagner sa vie par un commerce ordinaire, comme la vente de fruits à un coin de rue, on peut aisément imaginer qu'il n’est jamais parvenu à vendre une banane ou une orange, à moins de sauter à la gorge d’un passant et de le contraindre à l’achat. Quant à rester assis et à attendre que les clients viennent à lui, un homme tel que Bartolomeu n’était pas susceptible de faire quelque chose d’aussi banal. mDPGTc.
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